Les médicaments homéopathiques doivent-ils être remboursés par la Sécu ? La Haute Autorité de santé (HAS) annoncera le 28 juin son avis définitif « sur l’intérêt de maintenir le remboursement des médicaments homéopathiques », un mois et demi après son « projet d’avis », qui penchait pour le déremboursement.
Le gouvernement tranchera:
La commission de la transparence de l’organisme public auditionnera les trois laboratoires concernés (Boiron, Lehning et Weleda) le 12 juin pour entendre leurs arguments, a indiqué la HAS jeudi.
Elle se réunira ensuite en séance plénière le 26 juin pour adopter son avis, avant de le rendre public deux jours plus tard, a détaillé la HAS.
A l’issue de la publication de l’avis, il reviendra au gouvernement de trancher sur le déremboursement ou non de l’homéopathie.
Certains soins homéopathiques remboursés à 30 %
Controversée au sein du corps médical, l’homéopathie consiste à administrer des substances en quantité infinitésimale, dans l’espoir de guérir.
Certains médicaments sont remboursés à hauteur de 30 % par l’Assurance-maladie, bien que leur efficacité n’ait pas été évaluée scientifiquement.
Dans son avis provisoire, adopté mi-mai, la HAS prônait l’arrêt du remboursement de ces produits par la Sécurité sociale, en raison d’un manque d’efficacité prouvée. Boiron avait confirmé les conclusions de ce « projet d’avis » confidentiel après des fuites dans la presse.
Agnès Buzyn s’est engagée à suivre la HAS
Les trois laboratoires, qui ont par ailleurs formulé des observations écrites, devaient être auditionnés le 5 juin, mais ils avaient demandé à la HAS de pouvoir bénéficier de plus de temps pour préparer ces auditions.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’est engagée à suivre les recommandations de cette institution, qu’elle avait saisie sur la question en août 2018.
Des impacts économiques
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a pour sa part dit « reste (r) attentif aux impacts possibles pour l’entreprise » d’un éventuel déremboursement, dans un courrier à des salariés de Boiron daté du 23 mai consulté par l’AFP.
« La vraie question c’est : « est-ce que les décisions politiques vont suivre le fait scientifique ? » », s’interrogeait le 29 mai Dr Jérémy Descoux, président du collectif « FakeMed », interrogé par le magazine spécialisé What’s Up Doc.
Ce collectif a été créé par les 124 médecins, auteurs il y a un an d’une tribune au vitriol contre l’homéopathie et d’autres « médecines alternatives », qui avait relancé le débat sur la pertinence du remboursement par la Sécurité sociale du remboursement de certains produits homéopathiques.